La minute conchyliologique (2)

Je sais que vous l'attendiez tous...

Membre de la famille des Ovulidae, Calpurnus verrucosus mesure de 20 à 30 mm et mène sa paisible existence sur les coraux mous, protégé par son camouflage pourtant imparfait. Seul le manteau de l'animal est ponctué ; en dessous, la coquille est parfaitement immaculée.

 Voilà voilà...

A la poursuite des requins baleines...

Ce matin, branle bas de combat dès 6h30. Des requins baleines ont été aperçus la veille à quelques miles nautiques de Padre Burgos. Une excursion d'une journée en mer est lancée pour tenter d'apercevoir ces monstres gentils. Ils sont normalement visibles depuis la surface, donc en apnée.

Après une heure de traversée de la baie, nous atteignons un petit village de pêcheurs. Un vieux sage, Ernesto, monte à bord. Il sera notre guide pour essayer d'approcher les requins. Il est accompagné par Anna, une jeune italienne récemment arrivée sur place en tant que volontaire d'une ONG dédiée à la recherche sur ces animaux marins. Une petite dizaine de pêcheurs locaux suivent notre bateau en file indienne dans leur barque. Une fois arrivés sur la zone d'observation, ils seront chargés de rechercher le ou les requins en pagayant et en mettant la tête sous l'eau à intervalle régulier...tout un cérémonial! 

Nous arpentons la baie dans un sens, puis dans l'autre, et encore un aller-retour. Les paysages côtiers sont magnifiques mais pas la trace d'un squale à l'horizon. Ernesto nous dit qu'il a beaucoup prié pour que les requins viennent mais apparemment ça ne suffit pas. Le cyclone récent a semble-t-il modifié la quantité de plancton et la température de l'eau...

Une autre raison est abordée par la jeune italienne. Sur l'île de Cebu, à une centaine de kilomètre de là, le tourisme de masse perturbe la nature depuis quelques années. Les requins sont nourris artificiellement et des centaines de touristes asiatiques viennent les admirer tous les jours. Moyennant une centaine de dollars, l'observation est soit disant garantie!

Après une belle journée en mer et plein d'info sur ces animaux encore très peu connus des hommes, nous rentrons un peu déçus de notre aventure mais bien décidés à laisser nos requins en paix.

Leyte, l'île des requins baleines

Nous poursuivons notre circuit autour des Visayas,direction Leyte, une des îles les plus à l'est des Philippines,  la plus touchée sur sa partie nord par le typhon Hayan.

Pour atteindre le petit village de Padre Burgos, tout au sud, il nous faut pas moins de 10 heures de voyage en minibus puis ferry et encore minibus alors qu'à vol d'oiseau, seuls 50 kilomètres séparent Anda (Bohol) de la pointe de Leyte! La traversée en ferry est épique. Nous sommes les seuls touristes parmi les 200 passagers et les 6 buffles d'eau attachés à fond de cale!

Il faut dire que nous sommes motivés. L'objectif est de venir observer les requins baleines, les plus gros poissons de la planète et innofensifs en plus, qui viennent ici avaler du plancton de janvier à juin chaque année...à suivre! 

Les Tarsiers de Bohol

Bohol, deuxième île de notre parcours avec les grands parents est plus grande que Siquijor. C'est une destination réputée pour deux attractions assez spectaculaires. 

Les Chocolate hills d'abord, un chapelet de 1268 collines étranges, qui prennent une couleur chocolat à la saison sèche. Elles sont d'origine corallienne et datent de plusieurs millions d'années.

Les tarsiers ensuite, dont il ne reste que quelques centaines de spécimens sur l'île. Ce mammifère qui mesure 10 cm est un des plus petits primates du monde et surtout un des plus vieux avec ses 45 millions d'années.  Pour cause de pluie, la balade a été courte et nous n'avons vu que 3 petites

paires d'yeux cachés dans la forêt. L'île a beaucoup souffert du tremblement de terre du mois d'octobre.

Certains vieux bâtiments, dont la plupart des églises coloniales du 17 et 18 ème siècle ont été partiellement détruites.

Siquijor, l'île de feu

Rascasse volante - Pterois volitans

Siquijor - prononcé "Siquiror" à l'espagnole - est la première île des Visayas où nous nous arrêtons. J'ai un peu loupé l'étape pour cause de grippe carabinée (eh oui, même sans le froid de l'hiver occidental,  le virus attaque ici aussi). Seuls Milo et les grands parents vaccinés ont échappé aux symptômes.  L'île n'est pas grande mais possède quelques vestiges de la conquête espagnole et bien sûr de très belles plages de sable coralien.

Devant notre hôtel, une réserve marine abrite des coraux multicolores et de nombreux poissons de récifs. Melvin a pu plonger 2 fois à 20 mètres avec ses grands parents. Trois générations sous l'eau, ça mérite une photo!  

Cebu City

Basilique del Santo Niño en cours de rénovation

Étape d'une semaine à Cebu City, deuxième agglomération la plus importante des Philippines. C'est d'abord un lieu incontournable pour l'achat et l'échange de coquillages. Bruno a donc passé le plus clair de son temps à négocier avec des pêcheurs et revendeurs. En file indienne, chaque jour, ils venaient attendre leur tour en espérant lui vendre quelques pièces dont certaines peuvent atteindre quelques centaines d'euros si ce ne sont pas des fausses (et oui, même dans le coquillage, il y a de la contrefaçon ici!)

Fort San Pedro

C'est aussi une cité historique puisque Magellan est mort ici en 1521 alors qu'il effectuait son tour du monde, terminé en fait par un de ses compagnons de voyage. Quelques vestiges de la conquête espagnole y sont encore visibles mais ont souffert du dernier séisme,  notamment le Fort San Pedro et la Basilique del Santo Niño, l'une des premières églises bâties aux Philippines.